La Corée, la Chine, les Etats Unis, la Russie, ou - plus près de chez nous, pour ne citer que ces pays-là, l’Italie, la Grande Bretagne ou encore la Suisse ont déjà ouvert leurs réseaux de téléphonie 5G au public. En France, ce n’est pas avant 2020 que les consommateurs français auront la chance de pouvoir profiter de cette nouvelle technologie de réseau mobile, qui offre des débits de téléchargement beaucoup plus importants et des temps de réaction plus courts. Cette attente plus longue qu’ailleurs est une des raisons qui rend les Français si impatiens de passer à la 5G.
D’après le rapport du ConsurmerLab d’Ericsson intitulé "Comprendre la valeur de la 5G aux yeux du consommateur" (1) 44 % des utilisateurs de smartphones en France considèrent que la connectivité dont ils disposent actuellement en mobilité n’est pas assez rapide. Cette perception est particulièrement exacerbée en région parisienne, où près de six sondés sur dix constatent « des conditions d’utilisation dégradées de leur réseau 4G en mobilité dans les zones denses [stades, rues commerçantes…] et les transports ». La proportion est encore plus importante (66 %) de ceux qui souhaitent, toujours en région parisienne un déploiement rapide de la 5G dans les centre-ville et les zones denses.
Si l’on élargit le propos à l’ensemble du territoire, 32 % des utilisateurs de s'attendent à ce que leur opérateur passe à la 5G. Et si on ignore la proportion de ceux qui sauteront tout de suite le pas de cette nouvelle technologie, on sait que la majorité d’entre eux n’attendra pas plus de six mois pour souscrire à l’une de ces nouvelles offres.
30 % plus cher, mais avec de nouveaux services
Bonne nouvelle pour les opérateurs, toujours d’après les résultats de cette étude Consumer Lab : les français sont prêts à payer en moyenne « un surcoût de l’ordre de 30 % pour pouvoir accéder à de nouvelles applications et de nouveaux services 5G » ! Une prévision qui devra, comme avant elle la 3G et la 4G, se confronter à la réalité des faits… et à la concurrence que les opérateurs ne vont pas manquer de se faire pour conserver et/ou augmenter leur part de marché.
Ce consentement déclaré à « payer plus » s’explique non seulement par l’amélioration attendue de la connectivité, mais aussi par l’avènement de nouveaux services. Pour 40 % de ceux qui sont prêts à s’acquitter d’un premium « significatif » pour la 5G, de nouvelles applis et services devront être intégrés de manière importante dans leur nouvel abonnement 5G.
Et ils sont 60 % à se déclarer intéressés par des offres qui leur permettraient d’accéder à de nouvelles expériences dans les stades, comme des données complémentaires au spectacle en cours en réalité augmentée, des statistiques ou des analyses en temps réel.
Le potentiel de la 5G est aussi présent dans les attentes par rapport au travail : la moitié des sondés pensent qu’elle facilitera le travail en déplacement et un peu plus d’un tiers que cette connectivité sera primordiale en voiture.
Signalons au passage que si le smartphone sera toujours là, 36 % des sondés pensent que leurs écrans vont disparaître dans les trois ans qui viennent, puisque l’image
« pourra être projetée sur n’importe quelle surface » et parce que de nouveaux
« appareils et de nouveaux écrans » viendront soutenir de nouveaux usages. Par ailleurs, pour 45 % des utilisateurs français sondés, « nous porterons des lunettes de réalité augmentée ». Bien évidemment, tous ces usages entraîneront une forte poussée de la consommation de datas mobiles, estimées entre 8 et 10 fois les volumes actuels. Rendez-vous en 2020 pour vérifier ces prévisions.
(1) Etude réalisée à travers 35.000 interviews réalisées dans 22 pays (dont 1500 interviews conduites en France en mai 2019), représentant l’opinion de 29 millions d'utilisateurs de smartphones.